
Compte rendu de rencontre avec le sénateur Mandelli-justice fiscale
Nous étions 3 d’Attac présent.es à cette rencontre : Philippe R, Isabelle B et moi. Voici un compte-rendu des échanges, dans le désordre et un peu télégraphique vous m’en excuserez !
Nous avons commencé par présenter l’asso, les conséquences des politiques fiscales depuis 2017 : trou dans la caisse, et le fait qu’il est nécessaire de (r)établir une vraie progressivité de l’impôt pour s’assurer le consentement à l’impôt.
Il est d’accord avec nous, il dit avoir lu notre petit guide envoyé avec nos vœux et être d’accord. Même s’il dit plusieurs fois qu’il "ne faut pas être dans la caricature permanente". On lui présente les faits, les graphiques ressortis par Attac.
Il est d’accord.
On lui rappelle les 6 mesures d’Attac pour obtenir 60 milliards. Il est d’accord.
Globalement, on ne peut pas dire qu’on ait eu à mener une bataille du verbe et du chiffre, il était d’accord sur tout !
D’ailleurs, "sans vouloir raconter sa vie", son père - ouvrier d’usine aux 3x8 - est mort à 50 ans écrasé par des tuyaux à 4h du matin, sa mère présidente de l’asso de parents de l’école publique, ils habitaient dans un quartier populaire dans la Marne et ce qui le guide ce sont ses enfants (un qui habite en NZ et sa belle-fille d’origine chilienne) et la mémoire de son père.
Vous nous direz : on s’en fout ? Tout à fait, on lui a rappelé dans ce cas il s’était peut-être trompé de camp et on lui a proposé de faire son coming-out politique !
Concernant sa politique au Sénat : il a toujours été en marge mais validé par ses pairs car élu VP du Sénat, fait partie du groupe LR sans payer sa cotiz, en étant rattaché au groupe seulement. A été rapporteur sur des lois mobilités, a fait partie d’un GT éoliennes en mer, a proposé plein de trucs plutôt écolo. S’inquiète de l’érosion côtière et trouve qu’on ne fait rien. N’a pas voté la loi Retraites et plus récemment la loi Duplomb sur l’agriculture. Se dit engagé sur les questions environnementales et sociales. Liberté de vote totale dans son groupe. Se décrit comme un gaulliste social.
A même fait une maraude en toute discrétion à Paris.
On cherche justement à construire une société où les maraudes ne seraient pas nécessaires...
On a essayé de ramener vers son action et les possibilités d’action sur ces questions de justice fiscale puisqu’il est d’accord avec nous : très satisfait de son bilan, son mandat prend fin en septembre 2026 et il souhaite aller voyager en Nouvelle-Zélande et au Chili pour voir la famille, louer un van. Son mandat semble déjà fini et il n’a rien à nous proposer.
Il n’est pas président de la République, il ne peut pas grand chose. On lui a rappelé qu’entre nous qui sommes des citoyen.nes engagé.es et lui qui est parlementaire, c’est quand même lui qui a le plus de pouvoir d’agir... Il a fait ce qu’il a pu dit-il.
A noter : S’étonne qu’en 10 ans de mandat, on ne lui ait jamais demandé de comptes, qu’aucun rapport d’activité ne soit fait, pas d’échanges au sein de LR. Alors que quand il était dans la vie associative, tous les ans, un rapport d’activités moral et financier était réalisé. Respect pour les sénateurs de tous les groupes, "pour les sénateurs des groupes socialiste et communiste, enfin surtout communiste car ils n’ont pas dévoyé leurs idéaux."
Bon quand même :
s’il déplore que les actionnaires qui s’enrichissent soient des fonds de pension étrangers, il propose que les retraites en France soient gérées par un fond de pension souverain / public. On a la sécurité sociale non ?
le fonctionnement des services publics = pas qu’une histoire de moyens mais surtout pour lui d’efficience qui manque
pas l’abri d’un prochain mandat quand même si Bruno (Retailleau, ndlr) lui demande d’être tête de liste aux sénatoriales.
Sur la menace de l’extrême-droite en France : est d’accord sur le fait qu’on ne veut pas de la politique menée aux USA aujourd’hui et nécessité d’agir pour rétablir la justice sociale. Sur Bruno, pas le même parcours, n’est pas puyfolais, a grandi dans la Marne, sur Macron : on se demande s’il sait lui-même de quel côté il est, sur son groupe LR à l’Assemblée nationale : confusions si gouverne avec Macron ou pas.
Sur l’urgence de bouger son cul pour contrer l’extrême-droite / rétablir un arc républicain et l’urgence d’agir pour le climat : a sa conscience tranquille, a fait ce qu’il a pu.
Sur le fait que des militant.es comme nous se fassent défoncer dans les manifs, poursuites juridiques : liberté de manifester, la loi est la même pour tout le monde. Pour la FNSEA et la coordo rurale aussi ? Non, certes ...il est d’accord avec nous sur les différences de traitement !
En guise de conclusion Philippe lui a rappelé que la génération à venir jugerait son inaction et que si tout le monde se fout de prendre l’avion, lui aussi il allait voyager en Nouvelle-Zélande !
Voici donc pour ce compte-rendu, un peu décousu et désabusé !
Clémence, pour Attac