Soutien aux luttes des précaires : convergence à l’appel du collectif plus jamais ça

Belle matinée de convergence devant le Manège à la Roche-sur-Yon (une centaine de personne), en lien avec les occupant-e-s du lieu, le collectif "Plus jamais ça" avait appelé à se mobiliser pour l’urgence sociale et culturelle et notamment contre la réforme de l’assurance chômage. Ci-dessous la prise de parole du collectif :
​ Malgré la crise, ce gouvernement a décidé de punir les pauvres et les précaires
​ Ainsi, les ultra-riches sont encore plus riches, les 10 hommes les plus riches de la planète ont vu leur fortune totale augmenter de 540 milliards de dollars depuis mars 2020 (source Oxfam) ! Avec une augmentation de 50 % de sa fortune personnelle, Bernard Arnaud, 3ème fortune mondiale, fait partie des grands profiteurs de la crise.
​ Pendant ce temps-là, la pauvreté bondit avec 1 millions de personnes supplémentaires depuis la crise et on s’apprête à entrer dans une décennie de récession effrénée… Quoi de plus logique dans ce contexte pour le gouvernement que de s’attaquer aux protections sociales, déjà bien affaiblies, qui permettent de limiter les inégalités sociales ? Ce gouvernement, sous prétexte d’augmentation de la dette et des déficits, veut nous faire croire que le plus urgent est de remettre la réforme de l’assurance chômage sur la table, avant de reprendre celle des retraites et de poursuivre sur celle de la sécurité sociale promise pour l’année prochaine. Leur idéologie mortifère poursuit son œuvre même en plein cœur de cette crise sanitaire.
​ Comme pour la réforme des retraites, ils avancent au bulldozer, sans aucune concertation, sans aucun recul sur la situation actuelle, et ont déjà fait paraître le décret du régime de l’assurance chômage au JO pour une application au 1er juillet. Le changement du mode de calcul du salaire journalier de référence va conduire à une baisse moyenne de 17% des indemnités journalières pour 1,15 millions d’allocataires, celle-ci pourra même aller jusqu’à 40% dans certains cas, notamment pour les intermittent.es de l’emploi, celles et ceux qui ont eu des arrêts maladies longs, des congés maternité ou parentaux ou qui ont subi des périodes d’activité partielle. Déjà qu’aujourd’hui une personne sans emploi sur deux seulement est indemnisée, la réforme conduit à la baisse des indemnités, dans un contexte où le chômage va exploser en raison de la crise sanitaire.
​ Ce virus met en lumière les dysfonctionnements d’un système, qui conduit à l’accroissement des inégalités entre les pauvres et les riches, les femmes et les hommes, et à la généralisation du travail précaire. Les capitalistes placent les considérations économiques au-dessus des besoins pourtant essentiels à l’être humain : la santé, la culture, les liens sociaux …
​ Le collectif « Plus jamais ça » réaffirme son soutien aux travailleurs-ses de la culture, aux occupations et à toutes les luttes en cours (aide à domicile, AESH, AED…) et à leurs revendications. Les collectifs de lutte doivent trouver les moyens de converger, nous les soutenons dans cette démarche.
Pourquoi se rassembler devant le Grand’R ?
La culture nous fédère autour de projets artistiques.
La crise sanitaire, elle, nous isole et la réforme de l’assurance chômage est une provocation.
Nous sommes ici, devant le Grand’R, lieu de culture pour tous et de partage :
Afin de demander la réouverture par le gouvernement des lieux culturels : essentiels à
notre développement individuel, mais aussi à nos vies sociales et soutenir tous ceux qui la font vivre : salarié.es, intermittent.es, étudiant.es, artistes.
​ Nous exigeons des politiques de justice sociale, celles qui permettent à chacunE de vivre dignement, nous exigeons la création de nouveaux droits pour les salariéEs qui permettraient d’échapper à la précarité, la sécurité sociale étant l’outil qu’il nous faut renforcer. Dans l’immédiat, nous exigeons l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage, la prolongation de « l’année blanche » pour tou.tes les travailleurs.ses précaires, la création de nouveaux droits en termes de formation, de congés payés... pour ces salariéEs.